Les Ecorcheurs
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 Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu...

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Aemilia

Aemilia


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MessageSujet: Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu...   Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu... Icon_minitimeMer 18 Nov - 13:25

Elles se font face, assises chacune sur une pierre près du feu qui éclaire faiblement la nuit cimmérienne et ajoute des ombres fugaces à leurs traits fins. Depuis maintenant quelques minutes elles s'observent en silence, respectant chacune le mutisme de l'autre. L'une est châtain, ses longs cheveux cascadant légèrement plus bas que ses épaules et ses mèches encadrant un visage agréable rehaussé par un regard ambre. Un regard calme et posé, ampli de sagesse, qui parfois vire étrangement au vert et se fait alors presque... sauvage. Son front est orné d'un tatouage signifiant "Née à la pleine lune", sur son bras elle en porte un autre dont le sens serait "Goût d'entreprendre". Ses mains qu'elle garde posées sur ses genoux ont depuis bien longtemps perdu la finesse que permettent de conserver une enfance dorée et les travaux d'écriture, son corps aux courbes voluptueuses affiche la fine musculature d'une femme habituée à la vie rude des mercenaires et pourtant ne porte pas la moindre cicatrice, au contraire de la jeune rousse qui lui rend son regard de ses yeux d'un vert cristallin.

Elle est clairement une guerrière, même si son corps conserve une féminité indéniable et très certainement ravageuse pour ses frères d'armes, ses bras sont habitués à manier la lourde lame finement ouvragée déposée à ses pieds. Les nombreuses traces de son passé martial n'enlèvent pourtant rien au charme innocent de cette jeune sang-mêlé. Alors que l'Aquilonienne doit maintenant approcher de ses trente ans, elle ne doit pas en avoir plus de vingt. Malgré sa fraicheur, son regard affiche un détachement presque cynique lorsqu'il n'est pas éclairé par le feu de la bataille. Son armure composée de pièces hétéroclites laisse entrevoir un peu trop de ses charmes à son goût, mais elle a compris comment profiter des avantages que cela lui apporte et s'en contente jusqu'ici. Alors qu'elle baisse les yeux et contemple une nouvelle fois cette épée récemment "trouvée", elle murmure d'une voix douce, presque inaudible...


-Très bien prêtresse... ton passé pour l'mien, c'est honnête.

Soupirant en réponse, l'Aquilonienne esquisse un léger sourire en baissant les yeux sur les flammes, sans pour autant parvenir à cacher à la guerrière la douleur que recèle sa réponse.

-Je ne suis plus prêtresse... tu sauras bientôt pourquoi puisque tu le désires tant, mais c'est toi qui commence.
-Ça m'va. Mais c'pas d'la curiosité malsaine, j'vais pas aller raconter tout ça au premier v'nu... c'est juste que... t'as l'air d'avoir traversé d'sacrées épreuves...

'Comme moi...'. Elle se contente de le penser, pourtant le regard que lui adresse son officier lui laisse penser qu'elle l'a "entendue" et comprend... Après un soupir, elle pose les yeux sur les flammes et laisse ses souvenirs remonter des tréfonds sombres où elle les garde scellés. Lorsque sa voix se mêle de nouveau aux craquements nocturnes elle n'est guère plus qu'un souffle...

Citation :
(Limp Bizkit - Break Stuff)

Tels des loups en chasse, ils approchent lentement, leurs armes écartant parfois les broussailles et leurs pieds évitant les branches mortes qui pourraient révéler leur présence. Arrivés près de la cabane, les chasseurs se déploient et cernent leurs proies. Alors qu'il s'accroupit pour imiter son ainé, le jeune Cimmérien cherche du regard ceux pour qui ils sont venus. A la faible lueur de la lune, il ne discerne évidemment que les contours de la modeste habitation et la lueur du feu qui éclaire faiblement la fenêtre face à laquelle ils sont postés. Mais nulle ombre ne bouge autour de la masse sombre, nulle ombre hormis celles des hommes venus aujourd'hui pour rendre justice.

-Tiens toi prêt. Dès que tu entends le signal, tu cours avec moi.

D'un hochement de tête, le jeune chasseur signale qu'il a compris. C'est la première fois que les hommes le prennent avec lui pour une telle chasse, il tient à faire ses preuves. Pourtant, quelque chose le dérange dans la mise à mort qui se prépare...

-Pourquoi les tuer ? Ça fait des années qu'ils vivent ici, on ne les voit pourtant jamais... ils ne sont pas dangereux.
-Parce que Maev a salit l'honneur du clan, et qu'elle crache à la face de Crom chaque nuit qu'elle passe sur la couche de ce chien de Vanir, voilà pourquoi.
-Ça fait plus de douze ans, Aodh aurait ordonné depuis longtemps qu'on les tue si...

Le regard glacial de Fingal le fait taire aussitôt, et il reprend nerveusement l'observation de la cabane. Plus rien ne bouge, les autres doivent être en place.

-On t'a proposé, c'est toi qui a accepté de venir. Si tu as peur de rendre justice cours donc cacher ta carcasse de lâche au village, que Crom ne voit pas que tu le déshonores à ton tour. Mais si tu as ne serait-ce qu'un peu de courage, tais-toi et attends le signal.

Serrant les dents et la poignée de sa courte lame, le jeune Cimmérien acquiesce d'un nouveau hochement de tête. Encaisser l'insulte et ravaler sa fierté est la seule solution pour l'instant, mais un jour Fingal paiera ! Pour l'heure, il ne lui reste plus qu'à se montrer brave pour effacer l'affront fait à son honneur. Sa nervosité augmentant au fil des secondes, il tend l'oreille et guète le signal qui se fait maintenant désirer, et c'est avec soulagement qu'il l'entend enfin fuser. Aussitôt Fingal se lève et cours en silence vers la cabane tandis qu'il lui emboite le pas. Plusieurs ombres les imitent non loin d'eux, et il sait que d'autres font de même de l'autre côté de la cabane. Soudain, un claquement sec retentit, suivi de près par un hurlement de douleur aussitôt étouffé. Un piège à loup... Les ombres ralentissent prudemment, et Fingal se met soudain à sonder le sol nerveusement. A l'intérieur de la cabane quelqu'un s'agite, une voix ferme donne des consignes et un bruit métallique retentit faiblement. Étrangement ce son pourtant hostile réconforte le jeune chasseur. Au moins cet homme aura l'occasion de mourir en brave en protégeant celle qu'il aime et non dans son sommeil...

Alors qu'ils atteignent presque la porte, un bruit de bois qui éclate retentit derrière la cabane, suivit de près par un cri martial. Aussitôt Fingal s'élance vers la porte et se jète contre elle de tout son poids... en vain ! Grimaçant avant de poser un regard d'incompréhension sur la porte à l'aspect fragile, il laisse échapper un chapelet de jurons avant de lever sa hache pour l'abattre de toute ses forces contre le bois. Réprimant un sourire, le jeune chasseur se dirige vers la fenêtre qui ouvre sur leur côté et jète un regard prudent dans la pièce... à son grand étonnement, c'est une silhouette féminine qui lui tourne le dos, épée ensanglantée levée pour menacer Cailt à travers la fenêtre alors qu'un homme gît déjà à ses pieds... surement Oscur vu la tenue. Un bruit de bois brisé attire son regard vers une porte qui donne surement sur une chambre tandis que la femme se déplace afin de faire face à cette nouvelle menace sans perdre de vue l'homme de la fenêtre. A côté de lui, la porte finie par céder, et Fingal entre aussitôt, suivi par Eanbotha et Raine venus en renfort. Un bruit mat, un cri, un nouveau bruit, métallique celui-ci... Un autre des chasseurs est déjà tombé, décidément cette expédition pour la justice se révèle bien chère... Résigné, le jeune Cimmérien entre alors à son tour pour voir reculer un homme roux. Son arme levée, il vient s'adosser à la femme et lui murmure quelques mots. La voix déformée par la haine, Fingal grogne quelques ordres sans lâcher le Vanir du regard, puis il s'adresse à lui...


-Il y a une porte derrière, vas voir.

D'un hochement de tête, le jeune homme acquiesce puis se détourne non sans soulagement de la scène qui va se dérouler. Concentré sur la porte, il s'efforce de ne pas entendre les cris qui fusent soudain, les sons du métal heurtant le métal puis la chair, les grognements de souffrance... il tourne la poignet et entre prudemment, tachant d'habituer ses yeux à la pénombre de la pièce. Un son le met en garde, et il lève aussitôt sa lame pour dévier l'éclat lumineux qui fonce sur lui à hauteur de son ventre. Il y parvient de justesse, mais la faiblesse de sa défense laisse tout le loisir à son agresseur de lancer une autre attaque. Le nouvel angle le surprend et il pare in extremis ce nouvel assaut. Ses yeux s'accoutument à l'obscurité, il est prêt lorsque la lame fuse vers lui pour la troisième fois sous un angle encore différent, et un coup violent sur le côté lui permet de désarmer son adversaire. Alors qu'il s'apprête à donner le coup de grâce, la taille de son ennemi arrête son bras... c'est un enfant ! Crom, c'est un gosse qu'il s'apprête à tuer ! Figé par l'horreur de la situation, il entend la femme crier comme dans un cauchemar...

-Eurielle ! Fuis !!!

Son bras se baisse lentement, il ne peut se résoudre à tuer une gamine... elle doit avoir quoi, dix ou douze ans. Dans son dos, il entend un long râle douloureux et des cris de joie. A voir le regard de l'enfant, son père vient de tomber sous ses yeux, surement en tentant de venir la défendre... l'achever serait peut-être miséricordieux, après tout. Alors qu'il lève de nouveau son arme et s'apprête à frapper, la douleur explose soudain dans son bas-ventre. A une vitesse inhumaine, elle vient de lui asséner un violent coup de pied avant de fuir vers l'obscurité de la chambre. Tandis qu'il tombe à genoux, ivre de souffrance, un homme passe à côté de lui en ricanant... Raine ? Bah, qu'importe...

-Battu par une fillette, quel grand guerrier nous avons-là !

C'est bien Raine... qui s'avance prudemment dans le noir alors que la femme se bat toujours comme une diablesse dans leur dos. Malgré la douleur, le jeune chasseur remarque que l'éclat brillant a disparu là où la lame de l'enfant était tombée. Prenant confiance, Raine avance un peu plus dans la pénombre au moment où un ricanement semble annoncer que la femme vient de rendre les armes. Un éclair vif, un bruit de lame pénétrant la chair, un grognement étouffé... Raine se plie en deux, et un nouvel éclair déchire l'obscurité alors qu'une giclée de sang vient s'écraser sur le visage du jeune Cimmérien... Raine aussi a été battu par une fillette. Alors que lui-même s'écroule, toujours en proie à la douleur, il voit soudain le mur se "déchirer" sous le lit, et la forme sombre de la gamine masquer la faible lueur juste avant qu'un bruit de feuillage qu'on écarte brutalement ne lui arrache un sourire et que l'inconscience ne le rattrape. Elle ne mérite pas de mourir, ce n'est qu'une enfant... fuis Eurielle, fuis...


Dernière édition par Aemilia le Mer 18 Nov - 20:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu...   Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu... Icon_minitimeMer 18 Nov - 16:05

rhoo c'est bien écrit!!

bon par contre, question de gout, mais j'aurai plutot mis cette chanson en fond !^^
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Aemilia

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MessageSujet: Re: Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu...   Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu... Icon_minitimeVen 27 Nov - 20:48

(HRP : les passages concernant Aemilia qui sont en "quote" sont des anciens écrits, son aventure a commencé il y a un an et demi et j'en ai de nombreuses traces. La prêtresse racontera à Eurielle les passages manquants, pour le reste, autant ne pas laisser perdre un passé si chargé^^)

(In Flames - Evil in a closet)

Le silence se prolonge longuement tandis que la jeune sang-mêlé regarde les flammes sans les voir. Soucieuse de ne pas brusquer la guerrière, l'aquilonienne garde la tête basse et reste immobile, attendant patiemment la suite du récit. La nuit est fraiche, mais l'une comme l'autre sont habituées au rude climat cimmérien depuis déjà longtemps. Au loin, le hurlement d'un loup réveille l'attention de la jeune femme et les flammes s'allument dans sa chevelure rousse lorsqu'elle lève la tête en réponse à l'appel du fauve. L'oreille tendue à l'affut d'un écho de la chasse qui s'annonce, elle ne ressemble plus du tout à la petite fille vulnérable qu'elle était en contant la fin de ses parents.

-J'ai chanté avec eux.

Relevant à son tour la tête, l'aquilonienne l'invite à poursuivre d'un regard interrogatif, ce qu'elle fait après un soupir las tandis qu'elle se détend à nouveau.

-Mes parents savaient qu'ça n'pouvaient qu'arriver. Tôt ou tard, l'un des deux clans devait v'nir et mettre fin à nos vies, c'était pour eux une certitude, et ils ont tout fait pour s'y préparer... pour m'y préparer. Mon père m'a appris à m'servir d'un couteau dès qu'j'ai su marcher. Lorsque j'en ai eu la force il est passé à l'épée, et il m'entrainait chaque jour jusqu'à c'que j'pleure de douleur et de fatigue. Il m'engueulait quand il voyait mes larmes. Il m'disait que j'devais jamais pleurer, ni pour eux ni pour moi ni pour personne. Il m'a aussi apprit à chasser et à survivre dans les bois... comment allumer un feu sous la pluie avec d'la résine, où trouver des abris sûrs en hiver, quelles racines et baies m'aid'raient à survivre... lorsque c'est arrivé, j'étais prête. J'n'en savais rien, mais j'étais prête.

Nouveau silence. Les yeux à nouveau plongés dans les flammes, la jeune guerrière se balance doucement d'avant en arrière sous le regard compatissant de l'ancienne prêtresse. Celle-ci brûle de s'approcher et de serrer cette enfant dans ses bras pour la réconforter, lui dire qu'elle n'est plus seule...

-J'suis dev'nue une louve... mes parents avaient caché des provisions et des armes dans plusieurs endroits, mais ça n'a pas suffit à m'faire rester humaine. Lorsque mes réserves ont été épuisées, j'me suis mise à chasser, à m'nourrir de baies comme j'avais appris... mais à voir les loups chasser j'suis dev'nue comme eux. J'ai arrêté d'faire des feux pour faire cuire ma viande, j'ai arrêté d'faire des provisions qui s'gâtaient de toute façon avant la fin d'l'hiver. Je chassais au jour le jour, comme eux. Puis j'me suis mise à chasser pour autre chose que ma survie... quand j'les ai revu, ma sauvagerie est dev'nue rage, il a fallu que j'les tue...

Malgré le ton détaché, la douleur de cette confidence transparait clairement dans le regard brillant de la jeune femme. Mais les leçons de son père ont été bien retenues... elle se reprend aussi vite qu'elle s'est laissé aller, et lorsqu'elle relève la tête et adresse à l'aquilonienne un sourire innocent celle-ci n'en est que plus désorientée.

-A ton tour. J'ai bien assez parlé, c't'à toi si tu veux qu'je continue plus tard.

Désarmée par le soudain changement d'attitude de la guerrière, elle hésite un instant avant de hocher la tête. Plongeant à son tour le regard dans les flammes, elle attend que meure l'écho d'un nouvel appel à la chasse avant de répondre d'un murmure à peine suffisant pour couvrir les sons de la nuit.

-Pour que tu comprennes bien toute mon histoire, je vais te la raconter dans l'ordre où je l'ai... vécue... et non pas chronologique. C'est une façon étrange de te présenter les choses, mais tu vas vite savoir pourquoi. Il serait surement plus simple que je commence par mon enfance, mais il y aurait alors beaucoup de choses qui t'échapperaient.

Sans chercher à comprendre cette étrange introduction, la jeune guerrière hoche vivement la tête, impatiente d'en apprendre plus sur son énigmatique supérieur. Après tout, nul chez les Ecorcheurs n'a jusqu'ici pu lui en dire bien long sur le passé de cette ancienne prêtresse...

-Mon histoire telle que je m'en souviens a commencé sur une plage déserte des Barrachas. Lorsque j'ai repris connaissance, je gisais à demi dans l'eau, avec pour seul vêtement une tunique déchirée. Je ne savais plus ni qui j'étais ni pourquoi j'étais là. J'ai passé quelques temps là-bas avant de venir en Cimmérie...

Citation :
(Morcheeba - Fear and Love)

Le calme... plus étonnant encore, les chants des oiseaux... ouvrant lentement les yeux, Aemilia se demanda si elle avait réellement dormi ou si ce "réveil" n'était qu'un prélude aux cauchemars habituels. La lumière qui pénétrait par les hautes fenêtres et glissait tel un déluge d'or sur son visage endormi l'éblouissait, mais elle vit tout de même la forme allongée à côté d'elle, enroulée dans la même peau de mammouth. Un sourire naissant sur ses lèvres, la prêtresse passa une main légère dans les cheveux de Struhm afin de ne pas le réveiller, relevant une mèche qui masquait ce visage viril et pourtant parfois si doux. Elle se demanda un instant comment un tel homme pouvait faire preuve de tant de patience et de compréhension à son égard, elle qui paraissait si timorée et prude...

Relevant la tête, elle s'appuya sur son coude et la reposa contre sa paume ouverte, ne cessant de fixer le visage apaisé du guerrier alors que ses pensées vagabondes revivaient leur rencontre. Alors qu'elle discutait avec un homme qu'elle venait d'aider à l'auberge du Chien Pinté, Struhm l'avait abordée en l'appelant "Cimmérienne". Avec sa taille bien supérieure à celle des autres Aquiloniennes, ses longs cheveux châtains et son regard d'ambre, d'autres s'y seraient trompés. Son père n'était pas Cimmérien, mais beaucoup auraient pu le croire et elle tenait de lui sur ce plan là aussi...
Le regard du guerrier s'était alors attardé sur ses courbes généreuses et son visage fin, héritage de la beauté sculpturale de sa mère, ce qui n'avait pas manqué de jeter d'emblée le trouble dans l'esprit de la jeune femme. A son grand soulagement, Struhm revint vite à son visage et se comporta très correctement, engageant la conversation et détendant l'atmosphère avant qu'elle ne se mette à rougir ou bafouiller.

Mais un autre homme était alors arrivé, et Struhm fit comme si lui et la prêtresse était ensembles depuis fort longtemps. Lorsqu'il s'approcha d'elle et passa son bras autour de sa taille d'une manière très possessive, Aemilia perdit tout ses moyens et ne put que baisser la tête en rougissant, bafouillant parfois quelques vagues murmures inaudibles alors que les deux hommes joutaient pour sa compagnie. Struhm ne fit que la protéger des avances de l'autre homme, elle s'en était vite rendue compte après coup, mais après quelques minutes de cette ambiance elle ne put que s'enfuir en larmes de la taverne... Maudite soit-elle de ne pouvoir affronter ses fantômes, maudit soit son père pour les lui avoir imposé...

S'apercevant tout à coup de la noirceur de ses pensées, Aemilia se concentra à nouveau sur sa fuite de la taverne, alors qu'elle bousculait les passants sans même s'en rendre compte dans sa hâte à rejoindre le temple de Mitra. Elle s'y était jetée sur la couche que le prêtre local l'avait autorisé à installer temporairement, pleurant à chaude larmes jusqu'à se que Struhm la retrouve. Ses paroles avaient alors été si apaisantes... Devant tant de sollicitude, la jeune femme n'avait pu retenir ses mots et avait livré une partie de son passé.
La violence de son père vis-à-vis de sa mère, le meurtre qu'Aemilia avait finie par commettre afin de la protéger, la haine de sa mère en retour, sa fuite puis sa capture par des esclavagistes... mais elle n'avait put se résoudre à lui parler de l'autre meurtre, il était bien trop tôt. De même, son séjour sur la galère passé sous l'influence du lotus noir était bien trop flou pour qu'elle aborde ce sujet, et elle ne pouvait encore dire si la disparition de son don et ses pertes de mémoire étaient dû aux effets secondaires des drogues dont l'avaient gavée les esclavagistes afin de la garder sous contrôle, ou bien à la colère de Mitra face à la noirceur qu'Aemilia avait trouvée au fond de son coeur.

Fermant un instant les yeux, la jeune prêtresse adressa une courte prière à Mitra. Tout comme l'avait deviné Struhm, le don lui revenait lentement au fil des jours, ainsi que quelques bribes de son passé. Mais elle ne pouvait dire si son nouveau choix de vie, et donc Mitra, y était pour quelque chose ou si les drogues désertaient tout simplement son sang. Levant les paupières, Aemilia posa son regard orangé sur le bras de Struhm qui lui servait d'oreiller, suivant la ligne d'une longue cicatrice. Le lendemain de leur rencontre, le farouche guerrier lui avait à son tour révélé sa terrible histoire, donnant l'occasion à la jeune femme de relativiser son enfance dorée et les affres qui suivirent. Si sa jeunesse avait été rude, elle avait tout de même été épargnée pendant son enfance alors que le Cimmérien avait eu à lutter pour sa survie dès son plus jeune âge...
Enfance dorée... Se redressant à demi sur la couche improvisée et faisant du coup glisser la cape sur le dos de Struhm, Aemilia fit son possible pour mémoriser les détails qui venaient de ressurgir subitement dans sa mémoire. La grande maison richement décorée dans le quartier noble de Tarantia, les pièces fastueuses astiquées au quotidien par une horde de domestiques, les études avec le précepteur aigri et autoritaire... les images se succédèrent à une vitesse folle dans son esprit, s'arrêtant soudain sur le visage de son père, rentrant saoul et fixant son regard froid et dur sur sa pauvre mère... le même regard que la prêtresse pouvait parfois avoir...

Secouant la tête, la jeune femme revint à la réalité et se rallongea doucement, faisant lentement glisser la cape sur le dos nu de Struhm. Plutôt qu'affronter à nouveau les yeux de glace de son père elle repensa à la rencontre avec "la sorcière blanche", peu après que Struhm lui ait raconté son passé. Cette femme étrange vibrait d'une aura déplaisante, et son comportement de prédateur l'avait un instant effrayée... jusqu'à ce qu'elle parle de Mitra, provocant une sourde colère qu'Aemilia avait eut du mal à contrôler. Heureusement, la rencontre ne dura guère et la jeune prêtresse retourna à ses taches sans plus y penser.

Après cela, elle avait eut fort à faire afin de tenir ses engagements, ses nouvelles résolutions la poussant à agir pour faire le bien autour d'elle. Peu importe à ses yeux que la cause soit grande ou petite, si les raisons étaient bonnes cela lui suffisait. Du coup, elle ne put se rendre en Cimmérie aussi vite qu'elle l'avait promit et souhaité, cependant Struhm l'attendait lorsqu'elle descendit de la carriole qui l'amena au village de Conarch... l'avait-il attendue ainsi à chaque trajet ? Passant tendrement sa main sur la joue de cet homme à l'apparente rudesse, elle le remercia silencieusement de sa patience et sa douceur. Sans faire de bruit, elle se leva et gagna le mur où ses affaires étaient posées pèle-mêle. Dans sa gêne et sa timidité, elle avait laissé tomber les pièces de son armure de cuir en se souciant plus de ce qui n'allait pas se produire que de ranger correctement... Encore une fois elle s'était montrée prude et mijaurée, et Struhm l'avait accepté ainsi. Peut-être arriverait-elle finalement à combattre ses démons avec son aide et sa patience...

Chassant ces pensées et le rouge qui lui montait aux joues en secouant la tête, elle s'habilla à la hâte puis sorti de sa besace un parchemin, de l'encre et l'une de ses plumes tout en se dirigeant vers la petite table qui meublait un coin de la pièce. D'une main habituée à écrire, elle traça quelques mots afin de prévenir Struhm qu'elle revenait aussi vite que possible, puis releva la tête en l'observant. Savait-il lire et écrire ? Après tout il était guerrier, la plume ne servait que peu dans sa profession, et les précepteurs de son enfance maniaient l'épée plus facilement que le papier... Décrochant le collier qu'elle venait de passer autour de son cou, elle vint déposer le parchemin tout à côté de Struhm et le bijoux par dessus, ainsi il comprendrait quoi qu'il arrive. Elle se pencha ensuite et frôla de ses lèvres la joue de cet homme qu'elle ne connaissait pas il y a tout juste deux semaines, et qui comptait maintenant tant pour elle... Se forçant à tourner le regard vers l'échelle, elle quitta le grenier discrètement, une tache importante l'attendait avant de suivre Struhm jusqu'à son camp d'hiver...

"Je ne suis pas loin seigneur Tonnerre, je te reviens au plus vite"
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Aemilia

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MessageSujet: Re: Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu...   Eurielle et Aemilia - Une soirée au coin du feu... Icon_minitimeLun 30 Nov - 18:31

(Noir Desir – Lost)

-La mémoire me revenait peu à peu grâce à l'aide de cet homme merveilleux. Sans lui, je serais surement longtemps restée dans les Barrachas, à aider les désœuvrés de Tortage sous l'œil bienveillant de Mitra jusqu'à ce que...

Dans le silence soudain pesant qu'impose l'ancienne prêtresse, Eurielle tente de déchiffrer son visage fermé. Elle devine que les mots qui refusent à présent de sortir sont lourds de sens et chargés de souvenirs douloureux.

-Ainsi, t'étais amoureuse d'un mercenaire... C'est donc comme ça qu't'en es devenue une toi aussi ?

Relevant la tête, l'Aquilonienne adresse un sourire reconnaissant à la jeune guerrière avant d'acquiescer.

-Oui. Il était à cette époque l'un des deux sergents de la Compagnie Noire. Thyara, une vaillante guerrière stygienne, était l'autre, et ils m'ont beaucoup appris sur notre condition lorsque je me suis enfin décidée à les rejoindre. C'est...

Soudain rouge comme une pivoine, l'aquilonienne serre ses mains l'une contre l'autre et plonge son regard ambre dans les flammes tandis que la guerrière penche la tête de côté sans cesser de la fixer patiemment, étonnée de la soudaine timidité de son supérieur.

-C'est... ce jour-là aussi que... que je me suis enfin donnée à lui.

Rougissant à son tour, la jeune sang-mêlée ne peut s'empêcher de baisser la tête elle aussi.

-J'n'ai jamais connue ça... j'veux dire, l'amour... j'aimais mes parents, bien sûr, mais depuis... les deux seuls hommes qui ont essayés d'me toucher comme ça, j'les ai tués.

Hochant lentement la tête, l'aquilonienne relève les yeux sur la jeune femme et lui adresse un petit sourire.

-Un jour, tu trouveras la personne qui te convient et tu sauras lui ouvrir ton cœur.

Le regard toujours fixé sur les flammes, Eurielle se mord les lèvres en hésitant. Le tour qu'a prit la conversation amène à son esprit une question qu'elle se pose depuis qu'elle a entendue les rumeurs sur l'ancienne prêtresse, mais ne va-t-elle pas passer les bornes en étant aussi indiscrète ? Penchant la tête, sentant l'hésitation de son vis-à-vis, l'aquilonienne semble pourtant l'inviter à parler... ce que la guerrière finie par faire après un discret soupir.

-J'ai entendu des écorcheurs dire que tu aimais... une femme... une Stygienne...

La tension soudain palpable lui coupe la parole, et en relevant les yeux elle observe avec effarement le phénomène dont on lui a parlé mais auquel elle ne voulait pas croire. Le regard de l'aquilonienne est à présent vert, braqué sur elle et pesant de toute sa sauvagerie... sans le vouloir, Eurielle se relève d'un bond et manque de peu de chuter en reculant précipitamment devant ce fauve prêt à bondir. Elle baisse la tête vers son arme restée près de la pierre mais se fige lorsque jailli la voix rauque et furieuse...

-Ce ne sont pas des rumeurs. Elle aime une femme et fait preuve d'une faiblesse sans bornes à son sujet. Une alpha ne peut agir ainsi, c'est contre-nature, je ne la laisserai plus faire !

Un grognement pousse la guerrière à relever les yeux pour voir l'étrange femme se prendre la tête entre les mains en grimaçant douloureusement.

-Par trois fois elle l'a perdue, par trois fois elle a failli se perdre aussi... je ne te laisserai plus faire !

Les derniers mots sont presque un cri, lourd du combat que semble livrer l'Aquilonienne contre elle-même, et lorsqu'enfin elle se redresse, haletante, la guerrière constate avec soulagement que ses yeux ont reprit leur couleur habituelle. Les larmes que ne peut alors retenir l'ancienne prêtresse la pousse à se maudire de sa stupidité.

-Je... j'suis désolée... j'aurais pas dû...

Secouant la tête, tachant à toute force de calmer sa respiration saccadée, Aemilia lève une main afin de lui imposer le silence. Lorsqu'elle parvient enfin à parler de nouveau, sa voix est encore rauque, douloureuse.

-Tu... tu ne pouvais pas savoir... ne... ne t'en veux pas, mais je t'en prie... n'en parles plus jamais.

D'un hochement de tête, la jeune guerrière scelle la promesse qu'elle lui fait en silence. Sur un geste de celle qu'elle ne pensait jamais voir aussi brisée, elle revient s'assoir sur sa pierre et reste coite, lui laissant tout le temps de se reprendre. Pourtant l'Aquilonienne reprend aussitôt la parole malgré les larmes qu'elle ne parvient visiblement pas à calmer.

-Il nous reste encore beaucoup à échanger, et la nuit avance...

Citation :
(In Flames - My Sweet Shadow)

Du sang et des larmes, encore et toujours... Son propre sang qui coule dans ses veines, accéléré par les battements affolés de son cœur meurtri de prendre part à un tel chaos et qui vient battre à ses tempes en brouillant parfois sa vision. Son sang qui coule des blessures que lui infligent parfois ses adversaires lorsqu'ils parviennent à la surprendre et qui vient se mêler à la sueur dont elle est maintenant recouverte, alors que ses plaies se referment aussitôt par la grâce de Mitra. Le sang qu'elle voit parfois jaillir de la bouche et des narines de ses victimes touchées par le don que lui octroi son dieu... et les larmes de voir le monde sombrer dans cette folie, de devoir abattre ainsi des hommes et femmes sous prétexte qu'ils servent un tyran à la soif de domination démesurée. Et les larmes qui coulent sur son âme en sentant qu'une part d'elle, cette part que son père lui a légué, prend un plaisir immonde à voir souffrir ainsi ceux qu'elle foudroie... Depuis plus d'une heure qu'Aemilia se bat contre les Vanirs sans trêve ni répit, le sang et les larmes n'ont cesser de couler.

Alors que le groupe qu'elle combat en ces instants hésite en se rendant compte qu'elle n'est pas la proie facile qu'ils imaginaient, la jeune prêtresse invoque à nouveau le pouvoir de Mitra, lâchant sur les deux plus proches une salve d'énergie brute qui les projette en arrière tandis que les trois autres s'écartent précipitamment. Deux de moins... Alors que la jeune femme se tourne afin de faire face aux deux lascars sur sa droite sans pour autant perdre de vue le troisième, son pied racle le sol inégal et elle manque de peu de trébucher, n'évitant la chute qu'en posant un genoux à terre afin de ne pas lâcher sa masse d'arme. Voyant là une ouverture, les deux Vanirs foncent alors lames hautes, le troisième disparaissant de son champ de vision tandis qu'elle lève son bouclier en attente du premier coup tout en se concentrant sur une nouvelle attaque. Malgré le choc qui fait vibrer son bras gauche, elle trouve la force de frapper l'arme du second d'un revers de sa masse, déviant ainsi la lame qui cherchait sa gorge. Sans chercher à se relever, elle libère alors l'énergie accumulée en un cercle répulsif, catapultant les deux ennemis devant elle aussi bien que le troisième qui venait dans son dos après l'avoir contournée. Tandis qu'elle se relève, le côté sombre d'Aemilia a l'intense satisfaction de voir l'un des hommes devant elle s'écraser violemment contre un rocher, son corps sans vie glissant en laissant derrière lui une trainée de sang. Aemilia, elle, pleure de voir une vie de plus gâchée en vain. Serrant les mâchoires, elle essuie d'un geste rageur les larmes qui lui brouillent la vue, puis se retourne après s'être assurée que le deuxième homme mettrait du temps à se relever, le troisième ayant subit le choc de plus loin que ses camarades, le danger immédiat viendrait de lui. Elle n'a en effet que le temps de lever son bouclier alors qu'il charge l'épée en avant, déviant la lame à la dernière seconde tout en écartant son bras gauche afin de libérer son champ de vision. Lachant sa masse qui reste pendue à son bras par la lanière, Aemilia tend alors la main ouverte devant le visage de l'homme, libérant une rafale de feu magique qui met fin à ses jours en un instant. Reprenant sa masse en main, la prêtresse se tourne alors vers le dernier adversaire, le cherchant du regard.

Ne le voyant nulle part, elle avance prudemment tout en reprenant son souffle, ses sens aux aguets cherchant le moindre bruit, la moindre forme mouvante. Rien... Aurait-il fuit ? Avançant d'un pas plus rapide vers le camp de Vanirs tout proche, la jeune femme se concentre à nouveau afin de canaliser son énergie. Si ce pleutre a rejoint ses camarades elle devra s'attendre à un combat bien plus difficile que ceux déjà livrés, et il y en a déjà eu bien trop... Alors qu'un bruit de course se fait entendre, elle se met prudemment en position défensive, sondant le sous-bois autour d'elle afin de prévenir toute attaque surprise. Voyant arriver deux hommes du coin de l'oeil, Aemilia se concentre à nouveau sur eux, frémissant d'horreur lorsque le troisième entre à son tour dans son champ de vision, suivi de peu par celui qui avait fuit. Mesurant plus de deux mètres, cette montagne de muscle ne peut être que le chef de cette escouade. Armé d'une masse et d'une épée, il semble les tenir comme s'il s'agissait de jouets et sourit en dévoilant des dents noires en voyant leur ennemie.


-C'est donc cette chienne qui vous a massacrés... seule...

D'un geste négligeant, il lance alors son bras armé de l'épée sur le côté, décapitant proprement le couard tout en regardant les deux autres guerriers.

-Voilà ce qui attend ceux qui échouent. Massacrez-là.

A ces mots, les deux hommes chargent sans une hésitation tandis que le chef s'avance d'un pas tranquille, semblant prendre la mesure de la prêtresse. Jouant la fatigue et la faiblesse, Aemilia les laisse approcher plus que nécessaire, n'évitant ou ne parant les coups qu'au dernier moment et usant de charges magiques réduites afin de ne pas trop en révéler sur ses capacités. Visiblement déçu, le chef fini alors par se décider à entrer dans le combat, venant de face dans l'ouverture que lui laisse ses hommes. Tout en maintenant les armes de ses deux adversaires loin de son corps, la jeune femme concentre alors son énergie, rongeant son frein afin que le chef soit à la bonne distance quand elle agira. Lorsqu'il est finalement assez près pour lever son arme, Aemilia laisse le coup venir, se décalant légèrement pour éviter la lame tandis qu'elle libère son onde de choc. Alors que les deux guerriers valsent à plusieurs mètres de distance, le chef bien plus massif ne fait quasiment que tomber à la renverse. Profitant de sa surprise, la prêtresse lâche alors ses vagues d'énergie les plus puissantes, consciente pourtant qu'il faudra plus que cela pour en venir à bout. Du coin de l'œil, elle voit l'un des deux guerriers se relever péniblement, l'autre quant à lui ne semble plus en état de se battre. Détournant l'une de ses salves, elle foudroie l'homme avant qu'il ne puisse revenir au contact, mais ce geste laisse l'occasion au chef de se relever. Alors qu'il avance lentement, révisant son jugement sur cette "faible femme", Aemilia se demande un instant si elle va pouvoir battre cet adversaire là.

"Messire Tonnerre, pourrais-je seulement tenir ma promesse un jour de plus... Je vous le dois, mais il est si fort."

Tout à ses pensées, la jeune femme esquive d'instinct un coup de masse qui aurait fracassé son bouclier en même temps que son bras et répond par une salve d'énergie, arrêtant ainsi de justesse le coup d'épée qui venait de l'autre côté.

"J'ai promis... pour la Cimmérie, pour toi... je dois l'abattre !"

Jouant l'une de ses dernières cartes, Aemilia invoque la protection de Mitra, donnant un peu de répit à son corps ivre de fatigue au détriment de la puissance de ses attaques. Laissant les coups suivant venir sans chercher à les éviter, elle profite de la surprise du Vanir lorsqu'il voit ses armes s'arrêter juste avant de mordre la chair pour lâcher à nouveau ses vagues d'énergie.

"Mitra, aides-moi... Struhm, mon doux seigneur, je te dois ce combat et ma survie... pour nos jeux qui ne font que commencer"

Un sourire naissant au souvenir de la nuit dernière passée dans les bras du Cimmérien, la jeune femme se laisse gagner par l'espoir de voir ses démons la quitter... puis ressent soudain la douleur violente. Sans qu'elle ne s'en aperçoive, son bouclier magique vient de cesser, ses coups rendus faibles par la dépense d'énergie ne repoussant pas assez le Vanir pour l'empêcher d'attaquer. Maudissant son manque d'attention, son sourire se transforme en grimace crispée tandis qu'elle baisse le regard sur la lame fichée dans son ventre. Son adversaire, sûr de sa victoire en cet instant, tient sa lame ainsi plantée en arborant un sourire mauvais.

-Et bien, chienne, vais-je t'achever ou te garder pour la nuit...

Ne lui laissant pas le loisir de finir sa phrase, Aemilia pose sa main sur celle qui tient l'épée dans son ventre, murmurant quelques mots à la gloire de Mitra. Soudain prit d'une peur irraisonnée, le Vanir lâche son arme et recule précipitamment tandis que la prêtresse tombe à genoux, ses mains venant enserrer l'arme plantée dans sa chair. Fermant les yeux et serrant la mâchoire à s'en faire mal, elle l'arrache d'un coup sec sans pouvoir retenir un hurlement de douleur, des larmes de souffrance perlant à ses paupières. Entendant son adversaire revenir à la charge, elle prie à nouveau, paupière close, faisant appel à son don ultime. Ouvrant les yeux sur les dernières syllabes, elle voit la masse d'arme levée au dessus de sa tête, prête à lui fracasser le crâne, au moment où elle libère son pouvoir. Ébloui par la lumière aveuglante qui envahie soudain la clairière, le chef Vanir lâche sa masse pour se couvrir les yeux, criant de rage et de douleur, pendant que la prêtresse se relève péniblement, sentant la plaie terriblement douloureuse de son ventre alors que ce don devrait la refermer. Concentrant sa rage et son envie de vivre afin de rassembler ses dernières forces, elle vient poser les paumes de ses mains sur le cou de son ennemi, libérant ses flammes sacrées en une rafale continue jusqu'à ce que la tête tombe d'elle même, suivie de peu par le corps massif.

Retombant à genoux, une main sur la blessure de son ventre, la prêtresse retient de toutes ses forces un cri de rage qui ne demande qu'à exploser. Attirer d'autres ennemis maintenant serait réclamer la mort. Se forçant à se relever, elle s'approche lentement du corps étendu, fouillant sa besace d'une main tremblante, sortant un carré de tissu afin d'en emballer la tête de son ennemi. Répugnante tâche, mais elle était la preuve que certains Cimmériens, moins confiants que Struhm, attendaient d'elle en témoignage de sa volonté à aider. Ceci fait, elle part d'un pas lent vers le camp d'hiver de La Compagnie Noire, chaque mètre parcouru lui arrachant une grimace de souffrance tandis que sa blessure se referme lentement, vidant ses dernières réserves d'énergie. La route va être longue, très longue... mais en cet instant rien ne compte plus que revoir le visage de son doux seigneur...
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