Sygmaelle

La chevelure noire, le corps doté de généreuses courbes, vêtue légèrement, la jeune femme errait dans ces étendues infinies d'herbes ravagées par la mort ...

Les jambes non recouvertes et les pieds nus, frôlant les ronces et foulant un sol écharpé, elle semblait n'avoir aucun but.

Seule l'épée aux inscriptions étranges, qu'elle avait accrochée à sa ceinture de façon grossière, faisait en sorte que les animaux portaient une attention minime à cette marche fantomatique.

Elle s'arrêta net devant une entrée taillée à même la paroi rocheuse qui la devançait : des symboles rouges sang, semblables à ceux de son épée composaient une drôle de décoration.

Elle murmura alors "enfin".

Elle écarquilla alors les yeux et entra tête baissée, elle avait parcouru l'hyboria par monts et par vaux pour dénicher cette entrée interdite, ce lieu profane.

A l'intérieur, des filets de lumière verts éclairaient comme ils pouvaient la caverne qui ressemblait à un puits sans fond qu'elle devait absolument descendre, comme attirée par une curiosité plus forte que la raison.

En arrivant au fin fond du gouffre se dressaient la trois énormes statues de marbre, disposées en triangle, avec un étrange cercle disposé au milieu.

La fille se dévêtit alors et entra dans le cercle ... elle fut surprise qu'il contenait du sang mais cela ne la dérangeait pas.

Elle en était recouverte presque jusqu'au cou, lorsqu'elle prononça une incantation, sans doute interdite aussi.

C'est alors que les statues s'activèrent, et leur bras, comme animés par un désir meurtrier, s'abattirent en un instant sur la jeune fille, la tuant sur le coup en la déchiquetant de part et d'autre.

Puis, dans le silence le plus total, le sang dans lequel elle reposait commença à tarir ... en elle.

Son corps se reconstitua petit à petit, la chair, les membres et les os se liaient, comme si ce sang avait une vertu réparatrice, et des symboles se dessinaient petit à petit sur son bras gauche.

Une voix retentit alors :


Fille condamnée dès la naissance, tu as pactisée avec les démons de l'ancien temps pour échapper au sort que te réservait les fils rescapés de feux l'Atlantide.

Aujourd'hui, tu dois allégeance à l'Acheron et à Set, les sources de ta vie libérée, les sources des âmes que tu vas faucher.

En cette nuit dépourvue d'étoiles, tu es l'astre de sang capable de bien des choses, tu seras l'une des détentrices des derniers pouvoirs de l'Acheron.

Tes ennemis seront le mal, mais aussi le bien. Ta destinée fera couler beaucoup de sang.

Que ton nouveau nom, inscrit à même ton bras dans notre langue, te rappelles à chaque moment cet instant.

Va et sème la mort, vengeresse Sygma.


Se relevant avec peine, tremblant de froid, elle avançait en direction de torches mystérieusement allumées.

Son nouvel équipement l'attendait, constitué d'une armure noire flamboyante et de sa lame, ainsi qu'une énigme évoquant un désert infini et une citadelle maudite.

Elle s'habilla, puis se fit téléporter.


Les genoux dans l'eau, se retrouvant sous un pont, entendant le bruit, pour ne pas dire le vacarme, des gens qui discutaient, riaient, hurlaient non loin, elle se demanda alors ou elle avait bien pu atterrir.

En empruntant un escalier non loin, elle se fit alpaguer par un marin : Beh alors ma bonne dame, qu'est ce qu'une guerriere aussi belle et ... sombre que vous viens faire à Tarantia ?

Ne pipant mot, elle lui montra l'énigme et la marin, stupéfié, lui murmura à l'oreille qu'elle devait emprunter une embarcation pour se rendre en Stygie.

Elle se tourna alors vers le bateau désigné par l'homme, puis se retourna de nouveau ... mais le marin avait disparu.

A ses pieds trainait un talisman, qu'elle ramassa, puis elle vit une inscription sur le sol "fais honneur à ton ordre, templière".


Se dirigeant vers le bateau qu'elle décida d'emprunter, elle savait que ce qui l'attendait n'allait pas être de tout repos.

Un grand homme, habillé de souillons et possédant un regard perçant, s'approcha alors d'elle.


Il lui sourit, lui tendit la main et dit : Je suis Kalanthes d'Ibis, heureux de te rencontrer enfin, Sygma. Pour une plus grande discrétion, je te suggères d'allonger ton nom ... que dis tu de Sygmaelle ?

Approuvant par un hochement de tête, la jeune fille devenait exaspérée par toutes ces apparitions


Je suppose que tu n'as jamais faite le voyage, installe toi et repose toi, je t'expliquerai tout demain, à l'aube